En automne, les massifs perdent leur éclat, les annuelles s’épuisent, et les jardiniers s’en remettent trop souvent aux chrysanthèmes en pot vendus en grande surface. Plantés à la va-vite, ces bouquets figés n’offrent qu’un feu d’artifice éclair, vite éteint par l’humidité ou les premières gelées.
Et pourtant, certains jardins débordent encore de couleurs en novembre, presque comme au printemps. Des coussins fleuris de jaune, d’orange ou de bordeaux semblent ne pas vouloir céder leur place à l’hiver. Ce n’est pas un hasard. Derrière ces floraisons prolongées, il y a une méthode, discrète mais efficace, qui change tout : une technique de plantation qui stimule la plante dès ses racines pour lui faire produire deux fois plus de fleurs, plus longtemps.
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Pourquoi les chrysanthèmes fanent trop tôt dans la saison ?
La majorité des plants vendus à l’automne sont cultivés pour la floraison immédiate, pas pour la reprise au jardin. Une fois installés en pleine terre, leur système racinaire ne parvient pas à s’ancrer assez vite. Résultat : la plante dépense toute son énergie dans sa floraison actuelle sans assurer l’arrière-saison. S’ajoute à cela un sol souvent trop compact, mal drainé, et une exposition inadaptée.
Ce faux départ ruine tout. Non seulement les fleurs durent à peine quelques semaines, mais la plante, affaiblie, ne repousse pas l’année suivante. C’est une double perte : esthétique et financière.
Quelle méthode pour faire durer la floraison jusqu’en décembre ?
Tout repose sur une technique de plantation qui favorise l’enracinement profond dès les premières semaines. Elle repose sur trois gestes souvent négligés mais essentiels : le pinçage précoce, l’ameublissement profond du sol avec drainage renforcé, et une plantation anticipée en pleine terre dès septembre.
Contrairement aux idées reçues, il ne faut pas attendre octobre pour planter les chrysanthèmes. Plus la mise en terre est tardive, moins la plante a de chance de s’installer correctement. En septembre, les températures sont encore douces, les racines s’activent, et la plante commence déjà à programmer sa floraison d’automne.
Comment bien planter ses chrysanthèmes en septembre ?
Commencez par choisir un emplacement ensoleillé, mais pas brûlant, avec au moins six heures de lumière par jour. Travaillez le sol sur 30 centimètres de profondeur. Ajoutez une poignée de compost mûr, et surtout, incorporez du sable grossier ou de la pouzzolane pour faciliter le drainage. Creusez un trou large, ameublissez les bords, puis installez la motte de manière à ce que le collet affleure le sol.
Un espacement généreux – 40 centimètres entre les plants – évite les maladies cryptogamiques et permet à la plante de bien se ramifier. Terminez par un arrosage en profondeur, puis appliquez un paillage léger avec des feuilles mortes broyées ou du foin.
“Le vrai danger, c’est l’humidité stagnante. Un sol mal drainé en automne, c’est une plante morte au printemps.” — Jean-Baptiste, horticulteur amateur en Corrèze
Quelle différence avec la plantation classique ?
La plupart des gens installent leurs chrysanthèmes encore en fleur, dans un sol à peine préparé. Le plant se contente alors de survivre. Avec cette technique, il se développe. Les racines plongent profondément, la plante se ramifie davantage grâce au pinçage effectué fin mai, et la floraison est non seulement plus abondante, mais aussi beaucoup plus étalée.
Sur les forums, plusieurs jardiniers évoquent le cas de variétés comme « Sheffield Pink » ou « Autumn Fire« , plantées début septembre, qui offrent encore des fleurs intactes début décembre, même après plusieurs nuits à -2°C.
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Peut-on appliquer cette méthode avec des chrysanthèmes du commerce ?
Oui, mais il faut les transplanter dès l’achat. Ne les laissez pas s’épuiser dans leur pot. Dès que vous rentrez du marché ou de la jardinerie, retirez les fleurs fanées, trempez la motte dans l’eau quelques minutes, puis installez-les en pleine terre selon la méthode décrite. Même si la floraison actuelle faiblit, vous préparez la suivante.
Et ensuite, on fait quoi ?
Une fois la plantation réussie, le reste se joue sur l’entretien minimal mais régulier. Supprimez les fleurs fanées pour stimuler la production de nouveaux boutons. Si un froid brutal est annoncé, ajoutez un peu de paillage supplémentaire, mais ne rentrez pas la plante : elle a besoin de sentir les saisons pour refleurir l’année suivante.
Cette technique change durablement le rapport qu’on a avec les chrysanthèmes. On ne les plante plus pour quelques semaines, mais pour un automne vivant, année après année. Le jardin devient alors un lieu de résistance colorée, jusqu’aux premières gelées.
Et vous, vous plantez vos chrysanthèmes comment ? Les vôtres tiennent-ils jusqu’à Noël ? Vos retours et astuces sont les bienvenus dans les commentaires.
Mis à jour le 10 septembre 2025
3 réponses
Merci pour votre message
Moi je les récupère à Noël dans les poubelles de cimetière alors qu’elles semblent mortes je les plantes sans m’embêter et elle reprennent… Et au pire c’est toujours mieux que de les laisser dans les poubelles.
Très intelligent !