Vous avez planté une clématite en rêvant d’arceaux couverts de fleurs, mais au fil des saisons, vous constatez une floraison irrégulière, parfois timide, parfois absente. Pourtant, certains jardiniers réussissent à déclencher deux, voire trois floraisons dans la même année, sans forcer, simplement en taillant au bon moment. Le secret ? Une méthode simple mais largement ignorée : adapter la taille au cycle réel de votre plante. En juin, il n’est pas trop tard pour relancer la machine florale. Mieux : c’est le moment parfait pour agir.
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Pourquoi vos clématites ne refleurissent pas comme elles devraient
Ce n’est pas un problème de sol, ni forcément de variété. Ce qui empêche les floraisons successives, c’est le mauvais timing. La majorité des clématites réagissent très fortement à la taille. Mal positionnée dans le calendrier, elle bloque le cycle de floraison. Trop précoce, elle supprime les bourgeons en formation. Trop tardive, elle épuise la plante sans lui laisser le temps de redémarrer.
Or, chaque groupe de clématites suit une logique différente : certaines ont besoin de bois âgé pour fleurir, d’autres de tiges jeunes de l’année. Si vous ne faites pas la distinction, vous travaillez à l’aveugle… et votre plante vous le fait payer par son silence floral.
Connaître le groupe de votre clématite change tout
Il existe trois grands groupes horticoles. Ce n’est pas une classification théorique : elle change concrètement la façon dont on doit intervenir.
Le groupe 1 correspond aux clématites précoces comme montana, alpina ou armandii. Elles fleurissent sur le bois de l’année précédente. En juin, elles ont généralement déjà fleuri. Si ce n’est pas encore fait, n’y touchez pas. Si c’est terminé, vous pouvez raccourcir un peu les tiges ou supprimer ce qui est mort. Mais toute taille sévère avant juillet compromettra la floraison du printemps suivant.
Le groupe 2 est le plus subtil à gérer. Ces clématites fleurissent deux fois : une première vague en mai-juin sur les tiges de l’an passé, puis une seconde sur les nouvelles pousses. En ce moment, ces variétés sortent de leur première floraison. C’est l’instant décisif : il faut couper les fleurs fanées juste au-dessus d’un nœud actif, sans toucher aux jeunes tiges. Cette intervention relance la sève et stimule une nouvelle montée florale pour juillet ou août.
Le groupe 3 regroupe les variétés d’été comme ‘Jackmanii’ ou ‘Comtesse de Bouchaud’. Elles ne fleurissent que sur les jeunes pousses. Si vous les avez taillées sévèrement en mars, elles sont actuellement en pleine montée. Inutile d’intervenir pour l’instant, sauf pour guider les tiges et assurer un bon support aérien. La floraison arrivera entre juillet et septembre.
Ce que vous pouvez faire en juin pour relancer la floraison
Tout dépend du groupe auquel appartient votre clématite. Pour celles du groupe 2, c’est le moment de pratiquer ce que les horticulteurs appellent un “nettoyage de fin de vague” : retirer les fleurs fanées une à une, puis arroser profondément le pied avec une eau non calcaire. Ce geste simple signale à la plante que sa mission de reproduction n’est pas terminée. Elle réagira en produisant une nouvelle série de boutons sur les tiges actives.
Pour les clématites du groupe 1, on se contente d’une légère remise en forme après la floraison. Pas plus. Les groupes 3, eux, n’ont pas encore fleuri. Ils doivent être laissés en paix, tout en surveillant l’apparition de parasites, notamment les pucerons, qui ralentissent la vigueur des jeunes pousses.
“La plupart des échecs de floraison viennent d’une intervention mal synchronisée. En juin, chaque coupe compte.”
Comment obtenir une troisième floraison (et quand la tenter)
Ce troisième acte n’est pas automatique, mais il est possible avec certaines variétés du groupe 2 si la plante est bien nourrie et bien hydratée. Après la seconde floraison (en juillet ou août), vous pouvez refaire un nettoyage léger, nourrir le sol avec un compost mûr, puis couper partiellement les tiges défleuries. Certaines clématites remonteront alors début septembre.
Il ne s’agit pas d’une floraison aussi spectaculaire que la première, mais elle apporte une touche de couleur tardive, souvent bienvenue au jardin. Elle dépend aussi de la météo : un été modérément humide et pas trop chaud favorise ce type de remontée.
Associer les groupes pour lisser la floraison de mai à octobre
Une méthode alternative consiste à planter côte à côte plusieurs clématites appartenant à des groupes différents. Une variété printanière, une estivale, une remontante… Ensemble, elles prennent le relais les unes des autres sans que vous ayez besoin de trop intervenir. Vous étalez ainsi la floraison sans chercher à forcer une même plante au-delà de son rythme naturel.
Sur une arche ou une pergola, cette technique donne d’excellents résultats. Il faut simplement repérer à l’automne les tiges de chaque variété pour ne pas les confondre au moment de la taille hivernale.
À retenir pour les prochaines semaines
Le mois de juin est une charnière pour les clématites : soit vous laissez faire, et la plante rentrera doucement en dormance estivale. Soit vous intervenez finement, au bon endroit, et vous relancez une dynamique de floraison qui peut se prolonger jusqu’à septembre.
Un sécateur bien utilisé, un arrosage profond après la coupe, un peu d’azote naturel si la plante semble fatiguée : ce sont de petits gestes, mais leur effet est souvent spectaculaire. La clématite est une liane généreuse. Elle sait vous remercier quand on la comprend.
Mis à jour le 7 juin 2025