En ce mois de septembre, nombreux sont les jardiniers qui tirent la grimace en soulevant les feuilles de leurs poireaux. Les cœurs sont spongieux, les tiges marbrées de brun, parfois vidées de toute consistance. La mouche du poireau a encore frappé. Elle profite des dernières chaleurs pour pondre ses œufs dans les cultures les plus exposées, ruinant une bonne partie des efforts de l’été. Et pourtant, il existe un moyen simple de limiter les dégâts, même en cette fin de saison.
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Pourquoi les poireaux sont attaqués par la mouche en septembre ?
La mouche mineuse du poireau ne prend pas de vacances. Elle produit généralement deux à trois générations par an, dont une en automne. Si les vols de printemps sont bien connus, ceux de fin d’été sont souvent sous-estimés. Et c’est précisément en septembre que les larves trouvent des plants bien établis, parfois fragilisés par la sécheresse ou un manque de vigilance, pour s’installer durablement.
Résultat : des poireaux qu’on pensait à l’abri se retrouvent perforés, avariés, parfois irrécupérables. Le travail de tout un été peut alors partir en fumée. L’enjeu n’est plus seulement de protéger les cultures à venir, mais de limiter les pertes avant l’hiver.
Peut-on semer des poireaux en septembre pour éviter les larves ?
Une réponse inattendue, mais redoutablement efficace, consiste à semer dès maintenant de jeunes poireaux en série. L’idée n’est pas d’obtenir des fûts massifs d’ici décembre, mais des poireaux plus fins, plus rapides à pousser, que l’on peut cueillir jeunes, autour de 20 cm, avant que la mouche d’automne ne s’installe.
Semés début ou mi-septembre sous tunnel ou en pleine terre dans les régions douces, ces poireaux atteignent une taille consommable en 6 à 8 semaines. Récoltés avant les premières gelées, ils évitent le cycle de ponte de la dernière génération de mouches, tout en apportant une belle fraîcheur au potager d’automne.
Comment semer des poireaux miniatures à l’automne ?
À cette période, privilégiez des variétés précoces ou de printemps, qui réagissent bien à un semis tardif. Préparez un sol bien ameubli, avec un léger paillis pour conserver l’humidité. Semez clair, en lignes, et n’hésitez pas à éclaircir pour permettre un bon développement racinaire. Dans les régions plus fraîches, une protection légère (voile ou tunnel) aidera à maintenir une croissance régulière.
Cette méthode ne remplace pas la culture traditionnelle des poireaux d’hiver, mais elle vient en complément : elle sauve des récoltes, donne un coup de pouce au moral, et permet d’occuper intelligemment les parcelles libres après les cultures d’été.
“En septembre, je resème léger et je récolte propre”, confie Delphine, maraîchère dans le Loiret. “Mes mini-poireaux de novembre sont nickel, alors que les gros, plantés au printemps, sont souvent piqués.”
Quelle alternative aux grands poireaux pour éviter les pertes ?
En semant plus tard et en récoltant plus tôt, on prend la mouche à contre-pied. Elle cherche des plants robustes à infester, pas des jeunes tiges fines et récoltées avant son arrivée. Ce changement de rythme peut surprendre, mais il s’inscrit dans une logique d’adaptation face à un ravageur devenu plus actif, plus résistant et plus difficile à anticiper.
Et si, plutôt que de lutter, on semait plus malin ? Ces poireaux miniatures apportent une réponse pragmatique à un problème tenace. Ils prennent moins de place, demandent moins d’entretien et échappent à l’ennemi sans confrontation directe.
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Semer des mini-poireaux en septembre : bonne ou mauvaise idée ?
À vous de jouer. Un carré libre, quelques graines, un voile si besoin, et une pincée de curiosité suffisent à tester cette approche. Avez-vous déjà tenté des semis tardifs ? Des récoltes précoces ? Vos retours enrichissent l’expérience de tous. Partagez-les en commentaires, même (et surtout) si ça ne s’est pas passé comme prévu.
Mis à jour le 10 septembre 2025