Les pommes étaient presque prêtes, lourdes et sucrées, prêtes à être cueillies. Puis, sans prévenir, elles ont commencé à tomber une à une sur l’herbe. À l’intérieur, un petit ver beige, bien installé au cœur du fruit. Ce scénario, beaucoup de jardiniers le vivent chaque année à la fin de l’été ou en automne. Le coupable est discret, minuscule, mais redoutable : le carpocapse du pommier. Et quand on le découvre, il a déjà fait le plus gros du travail.
Ce papillon nocturne pond ses œufs sur les jeunes fruits, et ses larves s’y développent à l’abri du regard. En août, la deuxième génération de chenilles s’attaque aux pépins ; les fruits minés finissent par tomber avant maturité. Si rien n’est fait, ces larves passent l’hiver dans le sol ou sous l’écorce, prêtes à redémarrer leur cycle au printemps suivant. Pourtant, un geste simple à l’automne suffit souvent à bloquer cette invasion silencieuse.
Sommaire
Pourquoi les pommes tombent-elles avant la récolte ?
Il est normal qu’en juin, quelques petits fruits tombent naturellement : l’arbre ajuste sa charge. Mais quand les pommes bien formées chutent dès août ou septembre, c’est le signe d’une infestation. Le carpocapse, aussi appelé ver de la pomme, creuse des galeries dans la chair, détruit le cœur du fruit et provoque sa chute. À l’extérieur, tout semble normal ; seuls de minuscules trous bruns, parfois entourés d’une poussière sèche, trahissent sa présence.
En automne, les larves quittent les fruits tombés pour se cacher sous l’écorce ou dans les débris au sol. C’est à ce moment précis qu’un entretien ciblé peut faire toute la différence pour la récolte suivante.
Quel geste faire en automne pour bloquer le ver du pommier ?
Ramasser les pommes tombées est le réflexe le plus simple, mais aussi le plus efficace. Chaque fruit au sol peut contenir une larve prête à hiverner. Les laisser sur place, c’est offrir un refuge parfait pour la génération suivante. Il faut donc les collecter régulièrement et les éliminer, surtout pas au compost, où les vers survivent sans problème. Mieux vaut les jeter ou les brûler si c’est possible.
Un jardinier expérimenté résume bien la logique : « Laisser les fruits au sol, c’est comme nourrir les vers pour l’année suivante. Chaque pomme oubliée devient un futur papillon. »
Des astuces de terrain pour renforcer cette protection
Au fil des années, les jardiniers ont mis au point plusieurs techniques simples, souvent transmises d’un verger à l’autre. L’une d’elles consiste à poser une bande de carton ondulé autour du tronc entre la fin août et novembre. Les larves cherchant un abri pour se nymphoser s’y installent naturellement. Il suffit ensuite de retirer et brûler ces bandes avant l’hiver : un geste rapide, mais redoutablement efficace pour réduire la population l’année suivante.
Certains complètent ce dispositif par un brossage du tronc et un chaulage léger à la sortie de l’hiver. Cela déloge les cocons logés dans les anfractuosités de l’écorce. D’autres misent sur un piège maison : des bouteilles plastiques suspendues, remplies d’un fond de jus de pomme ou de vinaigre sucré. L’odeur attire les papillons adultes qui s’y noient, limitant les pontes sur les fruits.
Plus empiriquement encore, quelques jardiniers observent un effet répulsif en plantant des capucines au pied du pommier. Ces fleurs grimpantes semblent détourner certains insectes, tout en attirant des prédateurs utiles. Rien de miraculeux, mais une aide supplémentaire bienvenue dans une stratégie naturelle.
Nos lecteurs ont apprécié : Octobre : pourquoi c’est le moment idéal pour planter les pommiers les plus résistants de France
Les alliés naturels du verger
Les mésanges, les chauves-souris et les microguêpes parasitoïdes participent activement à la régulation du carpocapse. Installer des nichoirs et préserver une bonne biodiversité autour du verger renforce la défense naturelle de l’arbre. Une taille douce à l’automne permet aussi d’aérer la ramure et de réduire les zones humides où les papillons pondent volontiers.
« La lutte contre le carpocapse ne se joue pas à grands renforts de traitements, mais dans la régularité des petits gestes saisonniers. »
Et si le ver est déjà bien installé ?
Lorsque les fruits sont infestés, il est possible de limiter les dégâts pour l’année suivante. Un traitement biologique à base de Bacillus thuringiensis (Bt) au printemps, juste après l’éclosion des œufs, agit efficacement sur les jeunes larves sans nuire aux insectes utiles. Mais ce traitement ne remplace pas les gestes préventifs d’automne : il les complète.
Un automne pour préparer la récolte future
Le carpocapse n’est pas une fatalité. En combinant ramassage des fruits tombés, bandes de carton, nettoyage du tronc et entretien léger, on peut briser son cycle naturel. Ces gestes simples, répétés chaque année, transforment peu à peu un verger vulnérable en espace sain et équilibré. Un peu de rigueur, un peu d’observation, et la promesse de pommes intactes, croquantes et pleines de vie revient chaque automne.
Et vous, quelles astuces ont fonctionné dans votre verger ? Partagez vos expériences en commentaire : elles aideront sans doute d’autres jardiniers à retrouver le goût des pommes saines.
Mis à jour le 21 octobre 2025
2 réponses
J’ai essayé toutes ces méthodes combinées et même les nematodes résultat cette année pratiquement 100/100 de fruits infectés, le principal accélérateur de la prolifération du carpocapse c’c’est le réchauffement climatique ! Je crois que la seule méthode efficace c’est le filet anti insectes mais impossible à mettre en œuvre sur des arbres en forme libre !!!
Oui, le réchauffement climatique bouleverse complètement les cycles, et sans hiver marqué, les larves passent l’année tranquille. Même les filets ne règlent pas le problème si le sol est déjà infesté. J’y peux rien non plus, mais tant que le cycle n’est pas rompu deux saisons de suite (ramassage, nettoyage, sol nu en hiver), le carpocapse garde l’avantage.