On connaît la myrtille, on aime le cassis, certains recherchent l’acidité douce du kiwi. Mais un fruit discret rassemble ces saveurs, tout en poussant avec une facilité déconcertante. Son nom reste méconnu dans les jardins, malgré son goût unique et sa culture sans tracas : le camerisier, ou Lonicera caerulea.
Rustique, généreux, presque autonome, il séduit ceux qui cherchent à planter malin, et surprend dès la première bouchée. Dans un monde où les fruitiers demandent souvent de la patience et des soins, cet arbuste bouscule les habitudes avec sa précocité, sa robustesse et sa production abondante.
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Pourquoi ce fruit reste-t-il aussi peu cultivé ?
Le camerisier est souvent éclipsé par ses cousins plus populaires. Il ne paie pas de mine : buisson modeste, floraison discrète, fruits allongés peu attirants de prime abord. Il n’a pas non plus bénéficié de la promotion commerciale accordée à la myrtille ou au goji. Résultat : il est resté dans l’ombre, alors même qu’il pousse facilement sous nos latitudes, sans exigences particulières.
Certains jardiniers hésitent encore à le planter, faute de connaître son potentiel gustatif ou ses besoins réels. D’autres pensent qu’il s’agit d’un fruit d’ornement ou d’un chèvrefeuille non comestible. Cette confusion freine son adoption, à tort.
Le goût du camerisier surprend dès la première baie
Ce qui distingue véritablement le camerisier, c’est son goût. Ses baies allongées rappellent la myrtille par leur douceur, le cassis pour leurs notes acidulées, et parfois le kiwi par leur touche légèrement herbacée. Une alliance rare, équilibrée, qui en fait un fruit de bouche aussi agréable cru qu’en confiture, en tarte ou en smoothie.
La texture est fondante, légèrement juteuse, sans être trop sucrée. C’est un fruit que l’on peut grignoter directement sur l’arbuste, au jardin, à la fin du printemps, bien avant les récoltes d’autres petits fruits.
Un fruitier rustique, adapté aux climats froids comme aux jardins secs
Originaire de Sibérie et du Japon, le camerisier supporte des températures jusqu’à –40°C. Il s’adapte aussi bien aux sols pauvres qu’aux terres plus riches, à condition qu’elles soient bien drainées. Un sol légèrement acide est un plus, mais il tolère bien les variations.
Il fleurit très tôt, souvent en mars, et ses fruits arrivent dès fin mai. Cela en fait l’un des premiers fruitiers du jardin à produire. Un point fort pour les jardiniers qui souhaitent étaler leurs récoltes ou diversifier leur verger sans se compliquer la vie.
Comment réussir sa culture sans se tromper
Le camerisier est facile, mais il demande un minimum de bon sens. Il faut impérativement planter au moins deux variétés différentes pour assurer une bonne pollinisation. Une exposition mi-ombre ou plein soleil convient, tant que le sol reste frais.
Il apprécie les arrosages au moment de l’installation, puis devient autonome. Aucun traitement, aucune taille sévère n’est nécessaire. Seule précaution : protéger les jeunes fruits des oiseaux, très friands de ses baies bleu foncé.
Attention : ne plantez jamais un seul camerisier isolé. Sans pollinisation croisée, la récolte sera quasi inexistante.
Ce que le camerisier change dans un jardin
Il ouvre la saison des fruits avec générosité. Il attire les pollinisateurs précoces. Il donne un aspect vivant et utile aux haies mixtes. Il s’intègre facilement dans un potager, un jardin en permaculture, ou même un massif ornemental.
Il devient vite un repère au jardin : les enfants le reconnaissent, les adultes le goûtent et s’en étonnent. Il n’est pas rare de voir les voisins demander des boutures une fois qu’ils l’ont testé.
Où trouver les meilleures variétés et comment bien démarrer
Des variétés comme ‘Borealis’, ‘Indigo Gem’ ou ‘Honeybee’ sont réputées pour leur productivité et leur goût équilibré. On les trouve aujourd’hui facilement en pépinière spécialisée ou en ligne. Privilégiez des plants en godet ou en conteneur pour une reprise rapide.
Plantez à l’automne ou au tout début du printemps. Prévoyez 1,5 à 2 mètres entre chaque pied. Laissez le temps à la plante de bien s’installer : elle donnera peu la première année, puis explosera ensuite sans effort de votre part.
Un fruit à redécouvrir, pour un jardin plus vivant
Le camerisier n’est pas qu’une alternative à la myrtille. C’est un fruit à part entière, qui mérite une vraie place dans les jardins. Sa saveur unique, sa robustesse, sa précocité en font un allié précieux pour tous ceux qui veulent un jardin nourricier sans contraintes.
Et peut-être que dans quelques années, il fera partie des évidences, aux côtés du framboisier ou du cassissier, chez les amateurs de fruits simples et délicieux.
Mis à jour le 24 juin 2025
10 réponses
Bonjour,
camerisier PEUT-IL être planté en Belgique vu les gelées tardive
Merci
Bonjour,
Oui, le camérisier peut tout à fait être planté en Belgique : il est très rustique et supporte les gelées tardives sans problème.
Bonjour,
Vous dites de planter au moins 2 camerisiers à 1 ou 2 mètres l’un de l’autre pour la pollinisation ! Mais j’aimerais savoir l’envergure de ces arbres à l’âge adulte s’il vous plaît ?
Ou est-ce qu’ils restent petits comme le groseiller ou le cassissier par exemple ?
Parce que j’ai un petit jardin !
Merci pour vos renseignements.
Je viens de faire connaissance avec ce très bon petit fruit . On peut le cueillir dans les Vosges à Dounoux chez SCEA mille fruits, hélas la cueillette est finie pour cette année . La camerises fait d’excellentes tartes et confiture, elle est bonne crue. A essayer absolument.
J,ai exactement 25 pieds de camerisier, planté en automne 2024, début juin 2025, nous avons fait 3 pots de confiture, plus des baies grignotees fraîches le matin. Ce que l on ne nous dit pas est que ces baies ont quand même une certaine amertume, plus ou moins importante suivant les variétés. En dehors de cela, arbuste facile à vivre, mais aime bien un arrosage assez régulier, boutures faciles à réaliser, j en ai en pleine terre, d autres en pot, même résultats. D autre part, les baies regorgent de vitamines et antioxidants.
Merci beaucoup pour votre retour !
Le camerisier peut pousser sur le cote d’azur où on a des étés très chaud, et si oui quelle variété est le moins amère ?
Oui, le camérisier peut pousser sur la Côte d’Azur, mais il préfère la mi-ombre et un sol frais en été. Choisissez des variétés canadiennes comme ‘Boreal Beauty’ ou ‘Aurora’ : elles supportent mieux la chaleur et donnent des fruits plus doux, moins amers.
Où trouver des plans de camerisier et quand je pourrai les planter.
En ligne ou en jardinerie (producteurs, Truffaut…)