Août, c’est le meilleur moment pour bouturer un figuier de Barbarie : je vous montre la méthode

Vous avez peut-être déjà tenté de bouturer un figuier de Barbarie… et constaté que, malgré sa robustesse, ce cactus méditerranéen n’aime pas trop qu’on le dérange n’importe quand. Raquette qui noircit, moisissures au pied de la bouture, ou pot qui reste désespérément vide de racines : ces déconvenues sont plus fréquentes qu’on ne le pense. Et dans bien des cas, le problème ne vient pas du geste, mais du moment choisi.

Planter ou rempoter un figuier de Barbarie hors saison revient un peu à enfiler ses bottes en plein été : ça tient, mais ça ne respire pas. En août, en revanche, la plante est en pleine forme, le sol est chaud, l’air sec… Les conditions sont idéales pour lancer une bouture sans stress, ni pour vous, ni pour elle.

Encore faut-il respecter quelques étapes simples, souvent oubliées. Trop de jardiniers précipitent la mise en pot, arrosent trop tôt ou exposent leur bouture au soleil direct dès le départ. En procédant calmement, avec le bon timing, les raquettes reprennent en quelques semaines. Et pas besoin de produits chimiques ni d’installations complexes. Une caissette, un couteau propre et un peu de sable suffisent.

Pourquoi bouturer un figuier de Barbarie en août ?

Le figuier de Barbarie se bouture presque toute l’année dans les régions douces, mais août reste de loin le moment le plus propice.

Le figuier de Barbarie se compose de grandes palettes plates et charnues, appelées “raquettes”. Ce sont elles que l’on prélève pour en faire des boutures.

Les raquettes sont gorgées d’eau, la chaleur favorise la cicatrisation rapide et les risques de pourriture sont nettement moindres qu’au printemps. À ce stade de l’été, la plante entre dans une phase de repos lent, tout en conservant une activité racinaire suffisante pour s’enraciner sans difficulté.

Attendre septembre ou octobre, c’est prendre le risque d’une reprise trop lente, ou d’une stagnation prolongée qui épuise la bouture. Et inversement, bouturer en juin ou juillet, c’est l’exposer à un soleil trop violent, qui dessèche la base avant même que les racines ne puissent se former.

Comment réussir une bouture de figuier de Barbarie en août ?

Le processus est simple, mais il demande un peu de méthode. Tout commence par le choix d’une raquette bien formée, ni trop jeune ni trop vieille, et surtout exempte de tâches ou de zones molles. La section se fait à l’aide d’un couteau désinfecté, à la jonction naturelle entre deux raquettes.

Vient ensuite l’étape la plus négligée — et pourtant essentielle : le séchage. Une bouture de figuier de Barbarie ne se plante jamais juste après la coupe. Elle doit sécher à l’ombre, dans un endroit sec et aéré, pendant au moins 5 à 7 jours. C’est cette phase de cicatrisation qui évite les infections fongiques et favorise un enracinement propre.

“Planter une raquette fraîchement coupée, c’est comme poser un pansement sur une plaie ouverte sans la nettoyer. Ça peut tenir… mais souvent, ça tourne mal.”

Une fois la base bien sèche, la raquette est simplement posée sur un substrat drainant — un mélange de sable grossier et de terreau léger fait très bien l’affaire. On l’enfonce à peine, 2 à 3 cm suffisent. Pas besoin d’arroser dans un premier temps : la raquette contient ses propres réserves. Un premier arrosage très léger ne sera utile qu’au bout de deux semaines si la chaleur persiste.

Faut-il mettre la bouture au soleil ou à l’ombre ?

Le piège classique, c’est l’exposition directe. Même si le figuier de Barbarie aime le plein soleil, une bouture fraîche ne doit pas brûler. Les premiers jours, on privilégie une lumière vive, mais tamisée — au pied d’un mur exposé à l’est ou sous une voile d’ombrage, par exemple. Après trois semaines, la plante peut rejoindre sa place définitive, en pleine terre ou en pot, en plein soleil si le climat le permet.

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Quand voit-on les premières racines ?

Les racines ne se voient pas tout de suite, et il vaut mieux ne pas les chercher trop tôt. En août, avec une bonne chaleur ambiante, les premières racines apparaissent en général sous trois à quatre semaines. La raquette reste bien ferme : c’est un bon signe. Si elle commence à s’affaisser ou à changer de couleur, c’est souvent le signe d’un excès d’eau ou d’un sol mal drainé.

Un jardinier amateur partage sa méthode simple

Sur un forum de passionnés de cactées, un jardinier du Vaucluse confiait que sa meilleure réussite tenait à une seule habitude : “Je coupe, je laisse sécher une semaine dans le garage, et je plante dans du sable pur, sans rien d’autre. Pas d’eau, pas d’engrais. Je les oublie pendant un mois. Ça marche presque à tous les coups.”

Cette approche minimaliste, contre-intuitive pour les amateurs de boutures classiques, fonctionne parfaitement avec les plantes succulentes, capables de supporter plusieurs semaines sans apport externe.

Et après la reprise ?

Une fois que la bouture est bien enracinée, elle peut être transférée en pleine terre au printemps suivant, ou conservée en pot dans un substrat plus riche. Le figuier de Barbarie pousse vite, et produit ses premières raquettes l’année même si les conditions sont bonnes. Il faudra attendre deux à trois ans pour voir apparaître les premières fleurs, et éventuellement des fruits, selon les variétés.

Le mois d’août offre une fenêtre idéale pour multiplier cette plante rustique, décorative et utile. Ceux qui réussissent leurs boutures savent qu’il suffit souvent d’un bon timing, d’un peu de patience et d’un environnement bien choisi.

Si vous avez déjà tenté l’expérience — avec succès ou non — ou si vous avez d’autres astuces à partager, les commentaires sont ouverts. Ce sont souvent les détails du terrain qui font toute la différence.

Mis à jour le 15 août 2025